Une renaissance de l’art nouveau explicitée – Art Nouveau Revival !

Une exposition intéressante est présentée en cinq salles, avec un aménagement de l’espace aux lignes sensuelles riches en couleurs. L’événement, mis en place par Philippe Thiébaut, Conservateur en Chef du Musée d’Orsay révèle une scénographie d’Hattia Bonetti, assistée de Régis de Saintdo logique et linéaire : les formes sont ondulées, légères ; le graphisme et le travail sur les cimaises (réalisés par Wijntje Van Rooijen et Pierre Péronet) sont également cohérents et permettent d’évoluer dans l’espace au gré de l’histoire.

L’Art nouveau est à l’honneur, puisqu’il s’agit d’illustrer sa renaissance, ses différentes formes et apparitions depuis le début du XXème siècle au sein de multiples pratiques artistiques. Dès la troisième salle et jusqu’à la fin de l’exposition, sa renaissance est traduite au travers du graphisme psychédélique fortement inspiré par la musique rock de la période hippie. Toutes les disciplines artistiques sont sources d’influences et inspirent : les peintres, photographes, modistes, décorateurs et designers.

 

Les deux premières salles proposent une introduction avec les oeuvres des principaux représentants du mouvement : Gaudi, Dali, Guimard pour les années 1900 et 1933. Le design organique est défini. Les collections sont constituées de chaises aux formes originales comme celle de Lionel Morgaine en escargot (1968, acier laqué blanc, mousse et jersey), d’un paravent de Gaudi destiné à la Casa Milla (1909, chêne, buis, verre et laiton), du mobilier, de l’orfèvrerie avec une vitrine regroupant les oeuvres de Sir Terence Conran et d’Alvar Aalto, ainsi que des vases de Louis Comfort Tiffany aux formes organiques et couleurs chatoyantes (datant de 1900 et 1915).

Les salles 3, 4 et 5 donnent une réinterprétation du mouvement. Dans les années 66 à 74, ce sont les graphistes, peintres, designers de mobilier et de textile, ainsi que les orfèvres qui se réapproprient la calligraphie, les lignes harmonieuses et sensuelles, les décors végétalisants.

Les photographies de Panton avec sa « Phantsay Landscape Visiona » (1970) et de Bugatti avec sa « salle escargot » (1972) comptent parmi les projets décoratifs de très grands envergures en vogue.

La salle 3 intitulée « Psychédélisme » fait écho à l’exposition qui avait été présentée au Musée des Arts décoratifs en 2005, sur la thématique des affiches psychédéliques. On y retrouve les oeuvres des principaux représentants tels que : Jan Toorop, Wes Wilson, Bonnie Mas Lean, Victor Moscoso, Jean Delville pour ce qui concerne les illustrations d’affiches de concert, les pochettes de vinyle pour les groupes à la mode tels que : Hendrix, The Mody Blues, Quicksilver Messenger, Donovan, Iron Butterfly et bien d’autres.

 

Petite nouveauté par rapport à l’exposition de l’Union Centrale des Arts décoratifs : des affiches d’Alton Kelley, lithographies splendides en noir et blanc.

La 4ème salle intitulée : « C’est à la mode » propose une mise en scène plus structurée. Une vitrine centrale symbolise un disque. La musique fait partie de l’espace et le visiteur est à l’écoute de ces groupes tendances. Autre pièce remarquable : une affiche politique « Union des jeunes pour le progrès », datant de mai 1968 (en impression Offset). La typographie psychédélique fait partie intégrante de la communication.

Elle attire l’oeil et est parfois utilisée à l’extrême sur toute la surface. Dans cette salle, on trouve également des robes aux motifs très flower-power !

La dernière salle intitulée : « Naturalisme et baroque » regroupe deux oeuvres de François Xavier Lalanne plus qu’originales : un tapis serpent très coloré, réalisé au point d’Aubusson (1979) et surtout la « Mouche » : toilette dont le dos constitue l’assise (réalisée en tôle, laiton patinée noire, acier nickelé (1966)).

En sortant de chaque salle, des fauteuils originaux sont exposés le long du parcours et parmi les plus inédits : celui d’Olivier Mourgue et de sa « Cellule cafétéria » (1968, polyester, mousse, jersey, caoutchouc). Les éléments tels que la banquette, la table et le sol sont compartimentés dans une cellule carrée et permettent d’isoler les utilisateurs dans un espace coloré.

L’exposition pose un point de vue intéressant : celui de la manière dont cet art a pu évoluer vers un libéralisme total et influencer tous les domaines d’expression que ce soit au niveau esthétique pour la ligne, la couleur et la calligraphie, mais également pour des secteurs jusque-là peu intéressés : la publicité et la politique.

Elle propose parmi les oeuvres les plus marquantes des fondateurs du mouvement, avec quelques pièces d’exception. Seul petit regret : un porte-cigarette réalisé par Dali qui aurait peut-être mérité d’être exposé ailleurs que dans le coin d’une petite vitrine !

Cet événement n’en reste pas moins accessible et compréhensible par tous, puisqu’il réintroduit le mouvement et traite de son évolution au cours du siècle.

Exposition du 20 octobre 2009 au 04 février 2010. A découvrir !

Pour plus d’informations : www.musee-orsay.fr

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