William Blake au Petit Palais : une exposition très décevante !

Une exposition sur l’art romantique anglais est illustrée au travers de William Blake (1757-1827). L’exposition est plutôt décevante. Je pense que la scénographie aurait pu être mieux réalisée, plus originale étant donné les thèmes abordés par l’art romantique anglais qui sont très intéressants : l’antiquité, la renaissance italienne, la fantasmagorie, la poésie et bien d’autres sujets sources d’inspiration pour Blake.

Le contenu de l’exposition et la signalétique sont très mal présentés et éclairés. Une chronologie pas toujours respectée, peu de coordination, ni de textes et de citations réellement en accord avec l’accrochage. Le commissaire d’exposition invité par le Petit Palais est pourtant, semble-t-il, un spécialiste de William Blake. Et bien, pour un public d’amateur,  cette exposition est difficilement lisible et surtout très fouillis ! Certes, on découvre les débuts de l’artiste avec ses premières gravures. Puis les eaux-fortes avec des thématiques qui caractérisent l’identité de cet artiste romantique. La fantasmagorie, le rêve, la poésie sont parmi les sujets favoris de son art.

Une des parties les plus intéressantes de l’exposition se situe à l’endroit de la série des douze estampes dite du « procédé à la fresque portative », inventé par William Blake en 1795. On se situe presque à la fin de l’exposition. Quel dommage !! Les représentations semblent animées, en 3D. La technique est simple : une succession de trois couches superposées de pigments, de colle animale et de craie, conférant à l’oeuvre un degré plus réaliste. L’accent est parfois mis sur les thèmes de prédilection de l’artiste, notamment sur la malédiction engendrée après la chute d’Adam et Eve, la Bible qui a en effet beaucoup inspirée Blake et d’autres thèmes souvent tragiques qui ont trait à l’homme. Blake s’est en effet associé à certains auteurs pour illiustrer la Bible et une série d’illustrations l’Europe ou l’Amérique, avec des représentations plus colorées, animées comme des images de bande-dessinée accompagnées de textes. Le travail de l’artiste sur le texte et l’illustration est intéressant. N’aurait-il pas été plus judicieux de faire une exposition sur les sources d’inspiration de l’artiste et le rapport à la poésie? Et pourtant, la poésie est reléguée au second plan dans cette exposition. Il aurait été intéressant de développer cette partie, car il y a tout un travail sur la calligraphie, sur l’apparition de la couleur au sein de ses compositions, avec un rapport essentiel à la poésie. C’est souvent l’écriture qui a guidé l’artiste dans ses créations.

 

Les 24 vieillards jettent leurs couronnes devant le trône divin, William Blake

On retiendra une autre série de gravures intéressantes : celle des Buccholiques de Virgile (1821). Il s’agit d’une série de dix-sept gravures miniatures de forme rectangulaire – épreuves imprimées datant de 1825 à 1850 – représentant des scènes de paysans au champs, des scènes extraites du quotidien, minutieusement représentées.

Cette exposition est l’occasion de se retrouver face à quelques œuvres marquantes de Blake telles que : Le Tigre (1793) dont le poème est en accord avec l’illustration, les branches de l’arbre séparant les quatrains, La Pitié (1795) et L’Europe, la prophétie ou l’ancêtre des jours (1794). En dehors de ces quelques oeuvres et de quelques découvertes, c’est une grande déception !

 

 

  • Commissaire d’exposition invité : M. Michael Phillips
  • Scénographie, conception graphique : Philippe Maffre, Flavio Bunecelli

Exposition du 2 avril au 28 juin 2009, au Petit Palais, Paris.

Pour plus d’informations, consultez le site de la Ville de Paris : www.paris.fr

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