Interview de Justine Blanchet pour WOOL & THE GANG

L’interview a été réalisée au Black Supermarket, histoire de se remettre dans l’ambiance de l’atelier tricot. Un lieu éphémère, insolite, très chaleureux !

  • Parlez-moi des origines de Wool & the Gang et des fondatrices ?

 

La marque a été créée en 2008. Elle est née aux États-Unis, à New York. Élisabeth SABRIER a rencontré deux designers : Jade HARWOOD et Aurélie POPPER, anciennes étudiantes à la Saint Martin School, avec un cursus spécialisé dans la maille. Toutes les 3 sont à l’origine de la création de la marque. Élisabeth était fan de maille et avait décidé de s’associer à des designers. Elles ont d’abord ouvert un site Internet et une boutique aux États-Unis et sont ensuite revenues à Londres, où la marque est aujourd’hui basée.

WOOL & THE GANG continue de se développer. La marque n’a pas de boutique propre et vend majoritairement en ligne, mais aussi chez différents revendeurs de laine à travers le monde (États-Unis, Royaume Uni, France Allemagne, Corée du Sud…). Elle prévoit de lancer son site Internet en français début mars, puis une version allemande début avril.

                           

 

  • Pouvez-vous présenter brièvement la manière dont la société s’organise (service, nombre d’employés, filiale à Londres et à l’étranger, fournisseurs et partenaires (photo, vidéo …)) ?

Les locaux sont installés à Londres, où une petite équipe très soudée travaille sur les collections, le marketing, la comptabilité etc. Les produits sont stockés et envoyés depuis un entrepôt à l’extérieur de Londres. Wool and the Gang a aussi un entrepôt aux États-Unis depuis l’année dernière, afin de minimiser l’impact écologique du transport des produits dans ces zones-là. (Au lieu de tout envoyer depuis Londres …)

 

  • Quel est votre rôle au sein de la marque ?

Je travaille en tant que Freelance pour la marque. J’interviens ponctuellement pour organiser les ateliers tricots en France. Je les aide également à se développer en France, avec l’aide d’une autre personne.

En novembre, j’ai participé aux Pop Up Store au BHV. Depuis ce jour, je les aide également dans la traduction de certains patrons. La marque est actuellement en train de traduire tout le site Internet, les patrons en français, pour toucher une nouvelle cible et se développer plus largement chez nous. L’anglais peut encore être une barrière pour certaines personnes. Il est donc nécessaire de traduire intégralement le site Internet et les patrons pour satisfaire tous les accros du tricot !

 

  • Quels sont les types de produits que la marque propose (kits, modèles, accessoires …) ? Ces kits sont-ils proposés par niveau et lesquels ?

La marque propose des kits de tricots, crochets et de macramés, ainsi que des fournitures et un peu de prêt-à-porter ; ces kits sont déclinés pour les femmes, hommes, enfants et bébés, ainsi que pour la maison.
Wool and the Gang propose une gamme variée pour satisfaire tout le monde, et propose des bonnets et écharpes, mais aussi des robes, pulls, sacs, coussins, pochettes d’ordinateur

Les kits sont proposés par niveaux (facile, débutant, intermédiaire et avancé). Les premiers kits sont souvent composés d’une ou deux pelotes, et de grosses aiguilles en bois de rose. Cela rend le tricot plus facile et plus rapide, pour ne pas décourager la personne qui s’y essaie !
Mais la marque propose aussi beaucoup de kits pour des tricoteuses & tricoteurs plus confirmés, qui se font avec des laines et aiguilles plus fines, et avec des points de tricot plus complexes.

 

  • Quel type de laine est utilisé ? Où la matière première est-elle achetée ?

Les laines proviennent majoritairement du Pérou et de la Turquie. Wool and the Gang porte une attention particulière au sourcing éthique de ses matériaux. La marque pense qu’il est de notre responsabilité de préserver au mieux notre planète, ses êtres humains et ses animaux.

Les laines sont 100% naturelles et produites au Pérou. La Crazy Sexy Wool vient de moutons élevés dans des petites fermes familiales, sur les hauts plateaux péruviens. Ils cohabitent avec des alpacas, qui sont eux la source de la laine Sugar Baby Alpaca. Les laines Sheepaca et Wooly Bully Alpaca sont des mix d’alpaca et de merino, qui vient d’Uruguay.
À la création de Wool and the Gang, Jade et Aurélie, les deux fondatrices, sont allées en personne rencontrer les fournisseurs et visiter les fermes, pour s’assurer que tout le process de production corresponde aux valeurs de Wool and the Gang.

Le Jersey Be Good et Mixtape yarn sont produits en Turquie, à base d’anciens t-shirts recyclés. Le Billie Jean est produit au Guatemala, à base de chutes de jeans inutilisés d’usines.
Wool and the Gang essaye au mieux d’utiliser uniquement des matériaux réduisant notre impact environnemental.

 

  • La marque fait-elle appel à des designers ? Si oui, de quelle nationalité ?

Wool and the Gang a plusieurs designers qui travaillent à Londres à plein temps, mais fait aussi des collaborations avec des designers extérieurs, comme par exemple &Other Stories, I Love Mr Mittens, Rowan, Giles Deacon, Vivienne Westwood, quelques étudiants en design, Katie Jones… Ces designers viennent du monde entier !

 

  • Quels sont les produits phares/types de produits et kits de créations qui se vendent le plus et pour quelle catégorie de personne (homme, femme ou enfant) ?

Même si nous proposons des produits pour tout le monde, la clientèle reste majoritairement féminine. Les kits pour débutants, comme le Lil’ Snood Dogg ou l’écharpe Lil’ Foxy Roxy sont toujours des bestsellers, encore plus pendant la période de Noël.
Mais les kits plus avancés fonctionnent bien aussi.

Le Be My Baby a eu énormément de succès, probablement car c’est un modèle complexe, dont les tricoteuses & tricoteurs assidus ne peuvent pas deviner le patron par eux-mêmes. Les Cropped Cable et Cable Bomber, collaboration avec I Love Mr Mittens, ont eu un succès fou cet hiver. Ces pièces font beaucoup d’effet, et sont assez rapides à tricoter puisqu’elles sont faites avec notre Crazy Sexy Wool.

L’été dernier, les espadrilles Ipanema ont eu énormément de succès, tout comme le Pop Life Cardigan en Billie Jean, fait de restes inutilisés d’usines produisant des jeans ; il s’agit donc de matière recyclée.

 

  • Quelles sont les cibles de la marque en France et à l’étranger ? Par quels moyens les déposants ou les clients peuvent retrouver Wool & the Gang ?

La marque est d’abord accessible en ligne, à partir du site Internet.
Elle tend à se développer en France et en Allemagne, en diffusant ses produits dans des points de vente. Wool & the Gang continue également à se faire connaitre dans les grands enseignes tels qu’au BHV, et vise d’avoir plus de points de vente en France en 2017.

 

  • Les kits et autres créations sont-elles produites à chaque saison ? Combien de kits produisez-vous par saison ?

Des collections sont produites pour chaque saison, avec leurs propres designers mais aussi des productions réalisées avec d’autres partenaires. Wool and the Gang produit environ 5 nouveaux kits tous les 4 mois.

 

  • Avez-vous une estimation du nombre de kits vendus depuis la création de la marque ? Cette estimation évolue-t-elle ?

Je n’ai pas d’estimation précise du nombre de kits vendus, mais il y a en tout environ 550 modèles. Sachant que la marque existe depuis 2008, je pense qu’ils ont vendu pas mal de kits !

 

  • Quelles sont actuellement les activités mises en place pour promouvoir la marque en Angleterre et aux États-Unis (ateliers..) ?

Des Knit Parties sont organisés dans des cafés, ainsi que des événements dans des endroits insolites tels que dans la station de métro Oxford Street à Londres. Autrement, Wool and the Gang informe régulièrement dans sa newsletter plusieurs fois par semaine, et sur les réseaux sociaux.

 

  • Quels sont les dispositifs mis en place pour faire la promotion de la marque et par quels canaux de diffusion ? (Papier ? Internet ? YouTube, mailing promotionnel…) ?

La promotion s’effectue via Internet, par mailing, en relançant les anciens clients et via les réseaux sociaux tels que Facebook, en annonçant des événements ateliers-tricot, les nouveaux produits, dans conseils de tricot…
La marque réalise aussi de nombreuses vidéos en direct, des tutos sur Youtube, pour illustrer des projets, avec un modèle et un point de tricot spécifique.

 

  • Wool & the Gang dispose-t-elle d’une vitrine physique en Angleterre ? A terme, Wool & the Gang aimerait-elle ouvrir une boutique sur Paris ou dans une autre ville ?

La marque ne dispose pas de boutique. Elle dépose ses produits dans des boutiques, répartis dans le monde entier, notamment dans les pays suivants : États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, France, Japon, Corée du Sud, Singapour, Australie, Nouvelle-Zélande, Émirats Arabes.

En France, la marque est d’abord connue via son site Internet, ou par les pop-ups qu’elle a fait comme au BHV ou aux Galeries Lafayette par exemple.

Internet permet de faire connaitre la marque, mais il subsiste toujours la barrière de l’écran.

C’est appréciable de toucher la matière, de voir les différents coloris et de s’assurer de la qualité du produit. C’est pour cela que Wool and the Gang va commencer à revendre plus activement dans des boutiques en France et en Allemagne en 2017.

 

  • Quels sont les prochains projets et produits que la marque aimerait développer ?

Wool and the Gang lance début mars son site web en français, et début avril en allemand. Elle compte donc se développer dans ces pays là.
Quant aux produits, les designers travaillent activement chaque jour, et Wool and the Gang a prévu de lancer plusieurs nouvelles laines et produits en 2017, en se concentrant toujours sur des produits durables.

 

  • La marque met-elle en place des partenariats ?

Comme précédemment évoqué, la marque a déjà fait des partenariats avec des nombreuses marques, comme « & Other Stories », « I Love Mr Mittens » qui est une marque australienne, Rowan, etc.

En novembre 2015, la marque s’était notamment associée à la créatrice Vivienne Westwood, pour la création d’un bonnet dans le cadre de la Marche mondiale pour le climat qui s’est tenue à Londres. Le bonnet ready-made avait permis de récolté des fonds pour l’Association caritative « Cool Earth ».

 

  • La marque participe-t-elle à des expositions/événements ? Si oui, lesquels ?

La marque propose régulièrement des Knit Parties aux États-Unis et à Londres. Celles-ci sont organisées dans un établissement particulier ou un café.

En France, il n’y a pas d’événements particuliers. La marque n’est pas contre de nouvelles propositions, car elle est en train de se développer progressivement. Toutes les idées sont les bienvenues.
Le relais en France s’établit pour le moment par le biais du réseau, dans les entreprises. Je suis en contact avec le Comité d’Entreprise d’une entreprise qui souhaite développer des Knit Parties.

 

  • En quelques mots, comment définiriez-vous la marque ?

CRÉATIF FAIT MAINS PERSONNEL UNIQUE !

Créatif, car ils proposent des produits qui n’existaient plus (le tricot était une activité de grand-mère). La devise de Wool & the Gang c’est le « Made unique ». C’est donc le produit unique et fait mains, que ce soit pour un produit fini, car il a été fait à la main, que si l’on achète le kit que l’on va réaliser.
C’est un produit très intéressant, car il est plus personnel et réalisé avec une matière de qualité. Et c’est parce que le client réalise son propre produit, qu’il est unique !

 

  • Qu’est-ce qui fait cet engouement pour les loisirs créatifs ?

Je pense qu’il y a l’envie de revenir au fait main. Le « Do It Yourself » est en vogue en ce moment. On se rend compte que l’on peut réaliser beaucoup de choses par soi-même, sans pour autant avoir une grande connaissance du tricot ou du crochet.

Je pense également au mobilier. On peut rénover des meubles anciens par soi-même, sans pour autant investir beaucoup d’argent et avoir une grande connaissance technique. On peut redonner une nouvelle jeunesse à certaines choses qui nous semblaient alors inaccessibles.
Une fois que l’on voit que l’on peut réaliser du fait main, on a envie d’essayer plein d’autres activités, que ce soit la couture ou le bricolage etc.. On se rend compte que cela devient personnel et unique. On en revient toujours à la même chose. Réaliser son produit fait mains tels que son bonnet ou son pull ; réaliser quelque chose de personnel !

Même s’il y a un coût d’investissement un peu plus important en matière première, on sait que l’on a réalisé quelque chose de personnel et avec une matière de qualité. C’est comme un produit sur lequel on aurait marqué son empreinte !

Toutes ces marques rajeunissent le tricot, que ce soit Wool & the Gang et les autres marques de kits de tricot, ce qui fait que cet engouement touche autant les jeunes que les moins jeunes, qui sont surpris de voir des projets réalisés avec de grosses aiguilles.

 

Interview réalisée au Black SuperMarket, à Paris, le 10/02/2017 (durée : 1h00).

Tous mes remerciements à Justine Blanchet pour le temps qu’elle a bien voulu me consacrer.

 


 

Pour plus d’informations sur la marque, je vous invite à consulter le site Internet :

https://www.woolandthegang.com/

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