Le Grand Palais nous propose une nouvelle fois une très belle exposition, parfaitement orchestrée.
La scénographie est très réussie et permet de déambuler aisément dans les espaces muséographiques dévoilant les plus beaux chefs d’œuvres de l’artiste.
Cette rétrospective en hommage à ce grand artiste peintre français Paul GAUGUIN (1848-1903) permet de découvrir l’univers de l’artiste au travers de différentes disciplines et langages plastiques. Outre l’artiste peintre que nous connaissons, Gauguin s’est aussi adonné à la gravure sur bois, l’estampe, la sculpture sur bois et sur grès, ainsi qu’à la céramique. On y découvre les plus belles œuvres de l’artiste et ses contemporains qui l’ont influencé.
Paysanne assise, Degas
Portrait de femme à la nature morte, Cézanne, huile sur toile, 1890, The Art Institute of Chicago
Nature morte à la mandoline, Paul Gauguin, huile sur toile, 1885, Collection Musée d’Orsay
Nature morte, Paul Gauguin
Les danseuses de Degas
Enfant endormi, Paul Gauguin, huile sur toile, 1884
Cette exposition intitulée : « Gauguin l’alchimiste« , permet donc de découvrir la vaste palette d’expérimentations et de créations de l’artiste au fil de ses rencontres, lieux de résidences (en Bretagne, à Arles, Tahiti, les Iles Marquises..) et de ses voyages. Est illustré tout ce qui a pu caractériser ses recherches ponctuées de découvertes par accident comme ce fut le cas avec ses sculptures sur grès, le travail de la matière et la couleur, de nouveaux matériaux associés, son travail plastique novateur coloré, ses influences, tout ce qui permet de comprendre le style Gauguin et ses compositions.
Rupe rupe – Luxuriant, la cueillette des fruits, Paul Gauguin, huile sur toile, 1899
Nave Nave Mahana – Jours délicieux, Paul Gauguin, huile sur toile, 1886
Rupe rupe – Luxuriant, la cueillette des fruits (détail), Paul Gauguin, huile sur toile, 1899
Le paradis perdu (détail), Paul Gauguin, huile sur toile, 1898
Une exposition très riche tant au niveau des contenus que de la mise en scène, illustrée par des vidéos explicatives sur la technique de la gravure et de la céramique. Le visiteur pourra y découvrir environ cinquantaine de peintures, une trentaine de céramiques, une trentaine de sculptures et objets en bois gravés, ainsi qu’une soixantaine d’estampes et environ une trentaine de dessins.
De quoi ravir les passionnés de Gauguin !
Le parcours de l’exposition se déploie au travers de six thématiques, réparties de la manière suivante :
1. La laboratoire des formes, où les influences de l’artiste sont évoquées, notamment celles de Degas. On y découvre également le travail du bois et des portraits en cire. L’objet est mis en scène et la présence féminine prend une place dominante dans son œuvre. Gauguin commence à travailler la sculpture sur grès qu’il qualifie de « sculpture céramique ». Ce matériau, transformé par la chaleur, donne lieu à des résultats surprenants. L’artiste s’inspire de motifs empruntés à la Bretagne, Tahiti, à la céramique précolombienne, andine et japonaise.
Tête de tahitienne, sculpture sur bois de poirier, Paul Gauguin
Saint Orang, Paul Gauguin, Bois de miro (bois de rose), 1902-1903, Musée d’Orsay
2. Le grand atelier, illustration des œuvres de l’impressionniste qui tend vers des compositions plus synthétiques. Gauguin installe son atelier dans une case, en Martinique. Sa palette s’enrichit de teintes plus chaudes et de nouveaux motifs inspirés par la Martinique. La figure de l’Eve séductrice tahitienne apparaît dans son œuvre.
D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Paul Gauguin, 1897
Te Reriora – Le rêve, Paul Gauguin, huile sur toile, 1897
Merahi Metua no Tehamana – Les aïeux de Tehamana (détail), Paul Gauguin, huile sur toile, 1893, The Art Institute of Chicago
Mahana no Atua – Jour de Dieu, Paul Gauguin, huile sur toile, 1894
Bé bé – Nativité, Paul Gauguin, huile sur toile, 1896, Saint-Pétersbourg, Musée de l’hérmitage
Deux tahitiennes marquisiennes, estampe, Paul Gauguin
Te Po (La grande nuit) – La nuit, Paul Gauguin, gravure sur bois tirée en deux passages à l’encre brune et noire, 1893-1894, The Art Institute of Chicago
Pastorales tahitiennes, Paul Gauguin, huile sur toile, 1892
Nave nave moe – Eau délicieuse, Paul Gauguin, huile sur toile, 1894
I raro te oviri – Sous les pandanus, Paul Gauguin, huile sur toile, 1891
Te nave nave fenua – Terre délicieuse, estampe, Paul Gauguin
Te nave nave fenua – Terre délicieuse, Paul Gauguin, huile sur toile, Kurashiki, Ohara Museum of Art, 1892
3. Du sujet au symbole, illustration de la portée symbolique dans l’œuvre de l’artiste. On y découvre des études et toiles naturalistes d’enfants nus ainsi que la figure de la femme dans les vagues, autre motif récurrent de son œuvre. La femme rousse, devient mystérieuse, presque animale.
La vendange, la pauvresse, dit aussi Misères humaines, Paul Gauguin, huile sur toile, 1888
Misères humaines, Paul Gauguin, suite Volpini, planche XI, 1ère édition, Zincographie sur papier vélin jaune canari, 1889
La femme dans les vagues, Paul Gauguin, huile sur toile, 1885
4. L’imagier des tropiques, où l’artiste part à la quête de la nature. Le paradis est illustré avec une abondance de couleurs et de motifs. Gauguin s’inspire de l’abstraction et de l’art décoratif océanien. L’artiste est fasciné par le lien qui peut exister entre les tahitiens et la nature.
Inside the exhibit – Atelier dessin, lors de l’exposition Gauguin au Grand Palais, novembre 2017
Nave Nave Mahana – Jours délicieux, Paul Gauguin, huile sur toile, 1886
Le paradis perdu (détail), Paul Gauguin, huile sur toile, 1898
Rupe rupe – Luxuriant, la cueillette des fruits, Paul Gauguin, huile sur toile, 1899
5. Mythes et réinventions, ce thème dévoile la fascination de Gauguin pour l’art des maoris, la mythologie tahitienne et le bouddhisme ; on retrouve certaines figures mythologiques dans ses peintures et sculptures.
La femme dans les vagues, Paul Gauguin, huile sur toile, 1885
Carnet de travail, Paul Gauguin
Merahi Metua no Tehamana – Les aïeux de Tehamana (détail), Paul Gauguin, huile sur toile, 1893, The Art Institute of Chicago
Tête de tahitienne, Paul Gauguin, plume et encre noire, lavis et aquarelle sur traits à la mine de plomb sur papier vélin, 1892-1893
Te Po (La grande nuit) – La nuit, Paul Gauguin, gravure sur bois tirée en deux passages à l’encre brune et noire, 1893-1894, The Art Institute of Chicago
Photos de tahitiens en tenues traditionnelles
Gravure sur bois, Paul Gauguin
Eve, Paul Gauguin, gravure sur bois tirée à l’encre noire sur papier japon, 1898-1899
Ahaoe Feii ? Eh quoi ! Tu es jalouse ? (tableau de droite), Paul Gauguin, huile sur toile, 1892
Ahaoe Feii ? Eh quoi ! Tu es jalouse ? (détail), Paul Gauguin, huile sur toile, 1892
6. En son décor, clôture de l’exposition où l’art de Gauguin atteint son apogée, tant au point de vue stylistique pour les sujets représentés, que pour la technique. L’imaginaire de Gauguin se déploie majestueusement autour de grandes figures féminines inspirées par Tahiti, les Iles Marquises et la culture environnante. Ses toiles sont désormais de vastes panneaux sous la forme de frises décoratives représentant des paysages imaginaires, des paradis idylliques emprunts de sacré.
En direction de la dernière salle d’exposition…
Lavandières au bord du canal (détail), Paul Gauguin, huile sur toile, 1888
La moisson – Paysage Breton, Emile Bernard, huile sur toile, 1888
Lavandières au bord du canal, Paul Gauguin, huile sur toile, 1888
Nègreries martinique, Paul Gauguin, gouache, aquarelle, encre, rehauts dorés, collage sur papier marouflé sur panneau, 1890
Les lavandières à Pont-Aven, lavandières au Moulin Simonou, Paul Gauguin, huile sur toile, 1886
Paysanne bretonne, estampe, Paul Gauguin
Paysannes bretonnes, Paul Gauguin, huile sur toile, 1894, Musée d’Orsay
Joies de Bretagne, Paul Gauguin, suite Volpini, planche VII, 1ère édition, zincographie sur papier vélin jaune canari, 1889
Carnet de croquis, Paul Gauguin, encre de chine
Carnet de croquis, Paul Gauguin, aquarelle
Carnet de notes et de croquis, Paul Gauguin
Esquisser un croquis…
La salle de la « Maison du Jouir » à Atuona, dans les Iles Marquises, permet de visiter virtuellement son atelier, telle une invitation au voyage !
La scénographie de la dernière salle / thématique de l’exposition
Ambiance scénographique..
Saint Orang, Paul Gauguin, bois de Miro, bois de rose, 1902-1903
La toilette, Paul Gauguin, panneau sculpté dans du poirier, 1882
Visite virtuelle de l’atelier de Paul Gauguin, exposition Gauguin, Grand Palais, novembre 2017,
Les secrets de fabrication des estampes expliqués en vidéo
La case virtuelle de l’artiste
Une exposition très riche qui mérite d’être visitée. Prévoyez tout de même environ 2h00, car le parcours est vaste !
L’exposition se tient actuellement au Grand Palais, jusqu’au 22 janvier 2018.