Maillo Design : un design textile de pièces uniques poétiques !

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  • Parlez-moi de vous et de vos créations ?

J’ai toujours baigné dans la mode et le textile. Ce savoir-faire me vient de ma grand-mère et de ma mère ; savoir-faire que j’ai souhaité perfectionner en suivant une formation en textile, d’abord aux Beaux-arts, puis à l’ENSCI. J’ai d’abord été stagiaire chez de grands créateurs de Haute couture tels que Christian Lacroix et la créatrice de mode Isabelle Marant.

J’ai ensuite poursuivi mon apprentissage au « National Institute of Design » d’Ahmedabad, en Inde, pour y apprendre les techniques traditionnelles.
J’ai d’abord acquis mon expérience dans l’univers de la mode enfantine haut de gamme, où j’ai travaillé comme graphiste textile, pour des licences telles que KENZO Enfant, puis en tant qu’experte de la maille tricot pour les licences CHLOÉ et MISSONI.

Diplômée en 2003, j’exerce en tant que Designer textile depuis cette année. Il y a cinq ans, j’ai décidé de me mettre à mon compte et je me suis alors orientée vers la maille. C’est le projet qui m’a fait ! C’est en exposant pour le marché de Noël de Nantes, que je me suis orientée vers la dentelle. Depuis ce jour, je continue à produire des objets avec ce matériau.

Mais c’est en découvrant d’anciens napperons que ma grand-mère avait conservés, que je me sais souhaité poursuivre mes créations avec de la dentelle.
Ma production est réduite. Je crée des objets sur demande, sur mesure. Mes créations sont vendues en ligne, sur ma boutique et également chez des déposants en France et en Australie.

 

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  •     Quelles sont les techniques utilisées ?

Le procédé est le même. On peut parler de « Ready made », dans le sens où j’utilise d’anciens napperons que je chine sur les marchés et que je transforme ; la forme et la couleur sont transformées.

La plupart des modèles récupérés sont des napperons blancs. Ils sont nettoyés s’ils ont été tâchés par le temps, jaunis ou ils sont directement transformés. Je procède d’abord à la transformation de la forme, puis de la couleur.

 

  • Comment vos objets sont-ils mis en forme ?

Pour la mise en forme, je suis repartie de la technique de ma grand-mère qui utilisait une bonbonnière amidonnée en sucre.
La mise en forme s’effectue à partir de différents supports tels que des saladiers, bols ou autres formes circulaires ouvertes ou fermées, selon l’effet final souhaité. Je superpose le napperon sur une base pour lui faire prendre une nouvelle forme.

 

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Je travaille beaucoup sur les ballons de baudruches, pour donner une forme fermée et créer mes suspensions par exemple.
Plusieurs étapes sont nécessaires à la mise en forme d’un napperon. Je travaille essentiellement à partir d’un amidon pour modeler le napperon ou ce que l’on appelle un durcisseur ou colle blanche pour textile.

La colle blanche est utilisée pour des formes plus simples et lorsque l’on souhaite que le napperon sèche plus rapidement. Tandis que pour une forme plus complexe et donc une mise en forme plus lente, on utilise de l’amidon. L’amidon permet un ré-encollage et une mise en forme plus élaborée.

 

  • Comment vos objets sont-ils teints ?

Au début, je travaillais la teinture. Il y avait toute une série de corbeilles que j’avais créées avec des teintures fluorescentes. Ces séries ont bien fonctionné, mais travaillant toute seule, il n’était pas toujours évident d’obtenir les mêmes nuances. Ces procédés de teinture industrielle et chimique ne peuvent se faire tout seul.

C’est pourquoi j’en suis venue à la peinture acrylique. Il ne s’agit pas d’une peinture acrylique spécifique pour le textile. La peinture acrylique classique est utilisée. En utilisant ce type de médium, il est alors facile de reproduire des teintes sur demande.

 

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  • Quels sont les matériaux utilisés avec la maille ?

Hormis les fils de nylon ou de métal pour les suspensions, je n’utilise pas d’autre matériau spécifique. La question pourrait se poser dans le cadre d’un projet particulier d’exposition par exemple ou autres.

 

  • Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Au début de ma carrière, j’ai travaillé pour la marque MISSONI. J’ai toujours eu une grande admiration pour cette marque. Je ne sais pas si on peut parler d’influence dans mon travail. Il est parfois difficile de prendre du recul sur son travail.

Mes sources d’inspiration sont fonction des projets, des rencontres et des demandes.
Les nouveautés se font en fonction des envies, des saisons et des matières premières que je trouve.

 

  • Que signifie la rubrique « Dames & Princess » accessible depuis votre boutique en ligne ?

La « Dame » est une petite bouteille en verre datant des années 50, qui servait à mettre des liqueurs. On trouve généralement ce modèle dans les boutiques de décoration vintage. La forme de cette bouteille me plaisait particulièrement et je souhaitais la remettre au goût du jour.

 

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Le terme « Princess » désigne les couronnes que je créées, car de nombreux objets sont produits pour les enfants, notamment des couronnes de princesses pour les fillettes, dans le cadre d’événements tels que des mariages, des anniversaires ou des baptêmes.

 

  • Quels sont vos produits phares, les créations qui se vendent le plus ?

Que ce soit sur le site Internet ou en boutique, les suspensions se vendent bien. Elles permettent de « scénographier » un espace. C’est d’ailleurs ce qui me plaisait dans cet objet : pouvoir mettre en valeur un espace autrement et travailler l’objet en volume.

Le ballon est un objet intemporel et ludique pour tous types d’événements : mariages, baptêmes etc..

 

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  • L’objet scénographique est donc un élément important pour vous ?

En effet, car de formation initiale en textile, j’ai souvent été amenée à travailler le textile en aplat, en 2D. Travailler l’objet en 3D m’a permis, tout en créant un objet unique, d’habiller l’espace.
M’approprier l’espace avec mon médium de départ : la maille textile, était quelque chose que je cherchais dans mon travail. Il m’a aussi permis de participer à des projets.

 

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Chaque objet est unique. Étant donné que le modèle de départ n’est pas le même, on obtiendra un résultat différent, à moins que le napperon d’origine et la base de support utilisée pour former le napperon soient identiques. Il n’y a pas de règle préétablie. Je crée et forme selon les matériaux, les demandes et mes envies.

 

  • Quelles sont vos cibles en France et à l’étranger ? Par quels moyens les déposants ou les clients peuvent vous retrouver ?

Les boutiques m’ont contacté par le biais des réseaux sociaux. J’ai d’abord été contactée par Facebook, puis via Instagram. Je pense qu’avec Instagram, il est plus facile de cibler un plus grand nombre de personnes, car l’application permet de mettre en valeur mes créations avec un mur de photographies.

En Australie, j’ai été contactée par une vendeuse qui tient une boutique de créateurs français, à Perth. Elle m’a découverte par le biais d’une boutique à Rennes, où j’avais déposé quelques objets. Elle a souhaité vendre quelques-unes de mes créations, car elle aime beaucoup ce que je fais.

 

  • Avez-vous une estimation du nombre de pièces vendus depuis 5 ans ?

Je n’ai aucune idée du nombre de pièces que j’ai pu vendre depuis que je travaille en tant qu’indépendante. En effet, il faudrait que je fasse un suivi. Mais je pense que j’en ai vendu un bon nombre.

 

  • A terme, aimeriez-vous ouvrir une boutique sur Paris ou dans une autre ville ?

Je ne suis pas sûre d’avoir l’envie d’ouvrir une boutique. Il y a deux raisons à cela :
– La première raison, c’est que je n’aime pas faire de la vente. J’aime travailler dans mon atelier ;
– La deuxième raison, c’est qu’il faudrait avoir un espace de vente et élargir ma production. Je préfère répondre à des demandes ponctuelles.

 

  • Quels sont vos prochains projets ?

Je ne peux que vous en parler brièvement, mais je vais prochainement collaborer à un événement pour les fêtes de fin d’année. Il y aura également une exposition dans le cadre d’un projet de fin d’année, qui se tiendra sur Paris.

 

  • Mettez-vous en place des partenariats ?

Il y a quelques partenariats qui ont été mis en place, du moins avec les boutiques où je dépose régulièrement quelques-unes de mes créations, en plus du partenariat qu’il aura lieu d’ici la fin de l’année, pour le mois de décembre.

 

  • Participez-vous à des expositions temporaires ?

Pendant environ trois ans, j’ai participé à une vente de créateurs : « Hôtel Bohème ».
Je ne participe pas aux grands événements, car il faut prévoir une plus grande production et satisfaire la demande. Je prends plaisir à réaliser des pièces selon les demandes et prendre le temps pour m’atteler à la tâche. Une pièce est unique.

 

  • Vous a-t-on déjà contacté pour une rétrospective sur votre travail ?

Jamais, mais j’en serai ravie ! Je participe généralement à des ventes de créateurs, des marchés.

  • Comment définiriez-vous votre travail en quelques mots ?

Une passion pour le textile et l’objet complètement désuet. Le plaisir de remettre au goût du jour un savoir-faire incroyable, le plaisir de faire tout simplement.

 

  • Aimeriez-vous transmettre votre savoir-faire ?

Je n’ai jamais donné de cours. On m’a proposé quelques interventions dans des cours, mais il n’y a pas eu de suite. Bien entendu, je serai ravie de pouvoir transmettre mon savoir-faire au travers d’interventions dans des écoles d’art ou de workshops. La transformation du napperon me semble plus complexe, car elle nécessite une étape de séchage plus longue.

Donner des cours au sein de mon atelier n’est pas envisageable, car je ne pourrais pas accueillir plus de 3-4 personnes.

 

Fin de l’interview

 

Cette interview a été réalisée par Ambrefield, le 11 octobre 2016. 

Tous mes remerciements à Véronique DAMART, fondatrice-designer textile de Maillo Design pour ces échanges très riches.

(Durée de l’entretien : environ 45 mn)

 

Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver tous les modèles sur :

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