Ballade autour de la photographie préraphaélite en Grande-Bretagne (1848-1875) – Musée d’Orsay, jusqu’au 29 mai

 

Qu’est-ce que le préraphaélisme ? Question plutôt difficile pour un œil non-averti !

Pour simplifier les choses, le préraphaélisme, mouvement artistique né au Royaume-Uni en 1848, a été institué pour rompre avec le conformisme académique, car les peintres de l’époque souhaitaient revenir aux tonalités plus claires, vives et attrayantes des anciens maîtres italiens.

Le visiteur se retrouve donc plongé dans les premières expérimentations photographiques et picturales de portraits, paysages et de compositions sur les thèmes de l’amour et de la mort.

 

    

 

Cette exposition, très réussie, illustre quelles ont pu être les influences entre la photographie artistique victorienne et la peinture préraphaélite. La peinture dite de la « confraternité préraphaélite » créée par quelques artistes, en réaction à une peinture britannique « veillissante » et notamment celle de Turner, propose des compositions picturales et photographiques plus pures et proches de la nature, avec des motifs floraux et végétaux, inspirés par les primitifs italiens. Ce mouvement influencera de nombreux styles artistiques et notamment l’art nouveau.

 

6 salles thématiques illustre l’histoire et l’évolution de ce style au travers de la photographie, avec une mise en parallèle des peintures qui ont inspirées les photographes préraphaélites :

 

Salle 1 : L’œil ruskinien,

Salle 2 & 3 : Phénomènes naturels,

Salle 4 : Portraits et études de figures,

Salle 5 : Scènes inspirées par la poésie, l’histoire et la religion,

Salle 6 : Thèmes tirés de la vie moderne.

 

L’exposition est bien menée et permet à n’importe quel public novice, de connaître les enjeux de ce mouvement artistique par rapport à l’esthétique de l’époque et leurs sources d’influences (peinture, poésie, musique etc..).

Les photographes expérimentent les nouvelles techniques de la photographie, notamment celle du daguerréotype en 1839 (« Le daguerréotype est un procédé photographique mis au point par Louis Daguerre. Il produit une image sans négatif sur une surface en argent, polie comme un miroir, exposée directement à la lumière. (..) Le procédé photographique des daguerréotypes est ainsi l’un des premiers à enregistrer et à afficher une image de façon permanente et il est donc devenu le premier procédé photographique utilisé commercialement. (..) Le daguerréotype est un procédé uniquement positif ne permettant aucune reproduction de l’image. Il est constitué d’une plaque, généralement en cuivre, recouverte d’une couche d’argent.

Cette plaque est sensibilisée à la lumière en l’exposant à des vapeurs d’iode qui, en se combinant à l’argent, produisent de l’iodure d’argent photosensible. (..) Le développement de l’image est effectué en plaçant la plaque exposée au-dessus d’un récipient de mercure légèrement chauffé (75 °C). La vapeur du mercure se condense sur la plaque et se combine à l’iodure d’argent en formant un amalgame uniquement aux endroits où la lumière a agi proportionnellement à l’intensité de celle-ci. L’image ainsi produite est très fragile et peut être enlevée en chauffant la plaque, ce qui produit l’évaporation du mercure de l’amalgame. » – Source Wikipedia – ), de l’impression sur papier albuminé (technique de l’albumine (ou dite du « blanc d’œuf ») qui était utilisée pour la prise de vue par Niépce de Saint-Victor en 1847.

D’un point de vue technique et chimique, il s’agit plus ou moins du même procédé que le papier salé. Le rendu final, par contre, est plus satiné et plus détaillé, l’albumine bouchant les pores du papier et empêchant ainsi que l’image ne s’enfonce dans l’épaisseur du papier.) et de l’impression sur papier carton. Mais les substances chimiques parfois acides, présentes dans certains supports, ne permettent pas une conservation pérenne (cf. Photographie ci-dessus de Julia Margaret Cameron : « And Enig Sang » (1874)).

Expérimentations picturales, découvertes et illustrations photographiques claires dans des tonalités romantiques et en « sfumato », les images sont essentiellement composées par des portraits féminins et représentent la nature.

Une découverte appréciable, car peu d’évènements ont été réalisés sur l’esthétique de ce mouvement artistique, ainsi que sur la photographie et les peinture confondues.

Une exposition que je vous conseille de découvrir rapidement avant sa fermeture !

 

Pour plus d’informations, consulter le site internet du Musée : http://www.musee-orsay.fr/

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