Le luxe selon Bulgari : une illustration des 125 années de création de la maison (Rome)

Une exposition de bijoux rend actuellement un hommage à la Maison Bulgari, pour son 125ème anniversaire (1884-2009). Elle se tiendra jusqu’au 13 septembre 2009 au Palais des expositions, au musée national de Rome.

C’est une exposition grandiose, avec une scénographie majestueuse constituée de cimaises en bois noir laqué et de vitrines remplies de merveilles scintillantes aux multiples facettes et couleurs.

On se sent comme transporté dans ce monde et séduit par ces créations irrésistibles, même si certaines, proches de la démesure, nous laissent plutôt perplexes. L’essentiel des œuvres exposées nous laissent sans voix, subjugués par tant de d’imagination et d’ingéniosité.

 

 

L’exposition s’organise de manière chronologique : des débuts de la maison jusqu’aux années 20, des années 20 à 40, des années 40 à 50, avec une salle dédiée à la collection Élisabeth Taylor, fervente admiratrice de la Maison, des années 60 à 70 et des années 80 à nos jours.

 

 

 

La scénographie s’oriente sur les moments forts de la maison, avec notamment Élisabeth Taylor qui a joué un grand rôle dans la communication de la marque. En 1963, l’actrice a joué le rôle principal dans le film « Cléopâtre »  de Joseph L. Mankiewicz. C’est pour elle que la marque a créé une collection particulière avec des bijoux aux motifs gréco-romains imposants. D’autres personnages ayant eu une importance pour la popularité de la maison sont représentés sur les murs latéraux de chaque salle, avec une reproduction sur papier photo et sur toile. La superposition des deux panneaux créé un effet 3D.

La sonorisation, en accord avec les collections exposées et notamment dans la salle avec la collection Pop et dans la dernière salle avec la période contemporaine des défilés et des sitcoms (« Sex and the city » et autres) participe au spectacle et montre l’importance de la communication pour la marque, même au travers de simples accessoires. Comme le disait Wahrol : « le seul mot connu en italien par Élisabeth Taylor était Bulgari ». La communication au travers d’icônes telle que cette actrice est synonyme de développement à grande échelle.

 

 

 

Ce qui est notable dans les créations de la maison, ce sont ces colliers qui foisonnent de couleurs et de pierres précieuses mêlées les unes avec les autres, avec une taille en ovale souvent laissée dans sa forme la plus généreuse. La technique des bijoux s’apparente souvent à celle du décor, avec un dessin très élaboré, graphique en réponse au goût gréco-romain et notamment aux motifs à entrelacs, aux volutes, aux ovales et losanges aux serpents et aux représentations souvent inspirées de la mythologie.

 

 

La maison, avec une technique qui s’est élaborée au fur et à mesure des années, dévoile de nombreuses pierres précieuses telles que : améthyste, saphir, opaline, diamants blancs et jaunes, émeraude, corail et même de la porcelaine dans des propositions symphoniques grandioses, dans une démesure sensuelle faisant échos à l’esthétique de l’époque.

Dès les années 80, le style Bulgari s’épure et propose une ligne plus légère et des couleurs plus  sobres. Les colliers s’allègent et sont nettement moins chargés en pierres précieuses et armature métallique. Mais le dessin fortement inspiré des motifs gréco-romains est toujours bien présent.

 

 

 

Certes, l’innovation technique chez Bulgari est perceptible, notamment avec la collection des montres-serpents (années 60-67), dont la tête de l’animal s’ouvre en deux et dévoile un cadran. Mais également la porcelaine, matériau très friable, qui est pour certaines collections ajouré sur des bracelets et colliers. Mais je suis d’avis que les prouesses techniques sont moins élaborées que chez Lalique. La création selon Bulgari est axée sur les compositions colorées, la complexité de la ligne décorative et la taille de la pierre.

 

Le style Bulgari d’abord tableau coloré rococco est désormais synonyme de luxe raffiné, à l’italienne avec une iconographie proche de l’histoire gréco-romaine, inspirée de son environnement artistique et architectural exceptionnel.

 

En résumé, une exposition que je vous convie à aller voir si vous avez l’opportunité de vous rendre à Rome !

L’exposition qui a ouvert ses portes le 22 mai se tiendra jusqu’au 13 septembre 2009, au Palais des expositions de Rome.

Pour plus d’informations,  consultez le site Internet du Musée : www.palazzoesposizioni.it

Palazzo delle Esposizioni  – Via Nationale 194, 00185 Rome

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