Exposition Lalique au Musée du Luxembourg

HOMMAGE A UN CRÉATEUR D’UNE JOAILLERIE DE LUXE

Pièces exceptionnelles créées par René Lalique

 

Voici mes impressions sur l’exposition du Musée du Luxembourg regroupant les collections particulières : bijoux, accessoires pour cheveux et vêtements, vases, lampes et autres pièces exceptionnelles de style Art Nouveau, créées par Monsieur René Lalique. C’est un hommage grandiose qui, à travers cet évènement de grande envergure, est rendu au joaillier d’exception que fut René Lalique.

 

 

 

 

 

 

 

  • Lalique ou l’art de l’élégance : le plaisir des yeux

 

 

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je pénétrais dans cette première salle noire, avec pour seul éclairage  des spots lumineux destinés à dévoiler aux visiteurs les merveilles exposées dans les vitrines.

Les premières pièces sont des broches figurant des oiseaux et des végétaux sertis de diamants. Ce qui nous laisse imaginer la suite des collections ! Celles-ci sont d’ailleurs toutes aussi intéressantes, variées et colorées.

Pour ce qui est de ces deux premières pièces : des broches représentant trois Oiseaux chanteurs, (1889, New York, collection particulière) la ligne est légère. Les diamants sertis en grand nombre sur la pièce d’or et d’argent avec des rubis n’alourdissent pas pour autant l’œuvre de René Lalique. Malgré la complexité de certains de ses projets, celui-ci a su employer avec brio les techniques d’orfèvrerie pour créer des bijoux lumineux aux lignes très simples qui entremêlent très souvent deux mondes : le végétal et l’animal comme la femme libellule ou l’abeille et la vigne, ainsi que deux tendances : lignes fluides pour illustrer ce qui relève de la réalité (comme pour la femme et l’abeille), avec des lignes plus courbes pour illustrer le monde féerique : celui du végétal.

Mais la réalité est aussi réinterprétée, comme pour la chevelure de la femme, qui dans les parures de René Lalique s’entremêle au végétal.

René Lalique laisse alors libre cours à son imagination et s’adonne à des jeux de lignes : croisements, superpositions, circonvolutions où le dessin prime autant que le matériau. L’harmonie est totale, l’esthétique unique. Selon moi, c’est tout ce qui caractérise une œuvre d’art exceptionnelle.

Le temps s’est comme arrêté devant ces splendides pièces d’orfèvrerie, associées aux travaux de divers artisans. Je prends tout le temps d’apprécier la suite de ces œuvres particulières qui ravient mes yeux et ceux de chaque visiteur présent dans cette exposition. Ces œuvres font souvent l’objet de grandes recherches illustrées d’après des études au crayon, au fusain, sous forme de gravure et parfois même à l’aquarelle.

Les dessins ici présentés accompagnent généralement les pièces majeures exposées. Ils nous illustrent que celles-ci ont fait l’objet d’une grande réflexion et recherche plastique.

René Lalique a révolutionné le monde de la joaillerie en ce sens qu’il a su allier diverses techniques avec la préciosité des matériaux, mais aussi créer de nouvelles tendances esthétiques orientées sur des bijoux aux lignes courbes et sinueuses, sur des figures inspirées du monde féerique et antique; le tout se détachant sur différentes tonalités de couleur scintillantes.

 

  • Une scénographie moderne très contrastée

 

La scénographie est axée sur ces contrastes de lumière : pièce blanche sur fond noir pour la première salle, vaste espace sans « compartiment scénographique cloisonné ». Pour la seconde salle, les oeuvres sont exposées dans un lieu ouvert, plus lumineux, divisées par d’uniques panneaux de bois peint, organisées par thème et couleur.

La scénographie est pourtant contraignante, puisque les visiteurs sont à l’étroit dans la première salle. En effet, les vitrines centrales y sont installées à mi-hauteur, sur les trois quarts du passage, obligeant le visiteur à  se plier en deux  pour regarder les bijoux, tout en circulant en file indienne.

En dehors de ces contraintes d’espace, la seconde partie de l’exposition se déploie dans une vaste salle rectangulaire. Les collections y sont présentées sous forme de thématiques parfaitement illustrées d’un point de vue muséographique, dans des vitrines murales ou centrales. Les titres illustrant les thèmes fortement inspirés de l’Antiquité grecque et de la nature sont clairement définis dans une typographie lisible. Les cartels très explicites permettent aux visiteurs de prendre connaissance de l’essentiel des informations sur l’artiste et l’œuvre et des tendances stylistiques contemporaines, où le bijou évolue vers des lignes plus modernes et des matériaux de luxe.

 

 

Bref, la compréhension générale de l’exposition, par le biais d’une scénographie très lisible, procure aux visiteurs une plus grande appréciation des collections. Le cygne, la Léda, la nature avec le végétal et l’animal (chardons, scarabées et libellules) sont les principaux sujets abordés. Ce qui révèle à nouveau ce besoin des artistes de l’Art Nouveau d’acquérir la perfection dans le tracé des lignes et de l’esthétisme, en réemployant les modèles de l’Antiquité.

Le travail de scénographie, associé à celui du conservateur dans le choix des collections ici présentées nous révèle un accord parfait : scénographie moderne, très tendance et lumineuse avec des collections de luxe qui à elles seules sont déjà de la Haute couture de bijoux !

 

  • Des collections variées

Les collections illustrent parfaitement le mouvement Art Nouveau et le rôle fondamental des mécènes et des créateurs comme René Lalique, dans la démocratisation de cet art.

Le travail des artisans joailliers de l’époque avait pour fonction de redonner un essor à cet artisanat. Tout en cherchant à le démocratiser, les créateurs ont cherché à lui donner une ligne plus séduisante.

René Lalique a été un fervent défenseur des créations Art Nouveau et un joaillier exceptionnel. Comme le fondateur du mouvement en France et en Europe : Monsieur Siegfried Bing, de nombreux écrivains, artistes, aristocrates ou simples collectionneurs ont pris goût à ces curieux objets pour l’époque, venus d’Asie.

C’est cet investissement de plus en plus grand de la part de professionnels et amateurs qui a fait que l’Art Nouveau a commencé à se faire connaître pour, par la suite, devenir très « tendance ».

Les parures, vases et lampes ici exposés nous présentent un large panel des multiples techniques d’orfèvrerie et du travail du verre semi opaque ou translucide, des émaux et de la stylistique propre à l’Art Nouveau.

 

 

Les pierres serties telles : les diamants, les lapis-lazulis, les rubis, les opalines, les pierres de lune et bien d’autres sont ajourées ou superposées sur des plaques d’or, de cuivre, d’émail ou de verre en harmonie avec l’ensemble de chaque oeuvre présentée. Elégance, raffinement, sont les maîtres mots qui pourraient qualifier cette collection particulière de René Lalique d’accessoires et d’objets de décoration de luxe.

L’exposition se clôture sur quelques pièces exceptionnelles : lampes et vases largement inspirés de l’Art antique. Les « tiges » ou « troncs » des lampes et vases sont dessinés comme des fûts ciselés, avec des motifs de nus et de végétal. La mythologie grecque, comme la stylistique ont toujours été des sujets chers aux artistes de l’Art Nouveau, qui en donnent une interprétation plus novatrice, avec des courbes sinueuses plus prononcées. La ligne parfois exagérément utilisée est pourtant traitée de manière à ce que l’ensemble de l’œuvre soit en complète harmonie.  Il en est de même pour le motif. C’est ce foisonnement de dessins, de jeux entre lignes et motifs, cet entrelac de tendances qui font que l’Art Nouveau est, selon moi, stylistiquement exceptionnel. A travers ces créations de René Lalique, les bijoux ne sont plus de simples accessoires de mode, mais bien des parures aux formes élégantes et matériaux splendides. Qualifié d’artisan joaillier exceptionnel par ses contemporains, Emile Gallé a même dit qu’il était : « l’inventeur du bijou moderne ». Cette citation résume parfaitement le fait que René Lalique de par la maîtrise de son art et ses propositions esthétiques, était en avance sur son temps.

Outre les collections de joaillerie, l’exposition illustre des affiches, des photographies, des peintures élaborés par Lalique et ses contemporains.  Ces 400 œuvres révèlent la véritable révolution qui s’est opérée au début du siècle, non seulement dans la joaillerie mais plus généralement dans l’art, avec cette esthétique Art nouveau.

 

 

Je conseille à tous les amoureux et amoureuses de parures exceptionnelles et surtout de l’Art Nouveau, d’aller voir cette exposition que j’ai beaucoup appréciée. Les œuvres de René Lalique vous raviront, j’en suis sure.

J’attends d’ailleurs vos impressions à ce sujet… au plaisir de vous lire !!!

L’exposition se tiendra jusqu’au 29 juillet 2007.

Et un peu de lecture pour les passionnés d’Art Nouveau, si vous l’êtes comme moi !

Liens & publications

http://www.musee-lalique.com/decouvrir/expositions-temporaires/lalique-et-lart-du-voyage

Les bijoux de René Lalique

https://www.connaissancedesarts.com/archi-jardin-et-patrimoine/lalique-le-luxe-des-annees-folles-au-musee-lalique-1147909/

 

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